Le diabète : causes, symptômes, traitements
Les risques du diabète sont de plus en plus élevés. Aujourd’hui, 382 millions de personnes souffrent de diabète, dans le monde. En 2050, on estime que plus de 592 millions de personnes pourraient être touchées, ce qui placerait cette maladie comme première cause de décès et d’invalidité. (1) Aussi est-il important de s’informer sur les risques pour vous en prémunir au maximum. Le 14 novembre, c’est la journée mondiale contre le diabète, nous vous en disons plus sur cette maladie chronique.
Qu’est-ce que le diabète ?
L’équilibre glycémique en jeu
Lorsque nous mangeons, les sucres contenus dans nos aliments sont transformés en glucose. Ce dernier permet de nourrir les cellules afin de faire fonctionner l’organisme. Le pancréas détecte alors le glucose et produit une hormone, l’insuline, qui va se charger de le transporter jusqu’aux cellules. Le glucose est transformé en énergie ou stocké sous forme de graisse (réserve d’énergie) en cas de consommation excessive. C’est ce système qui nous permet de maintenir un taux de sucre équilibré dans le sang. Par ailleurs, on appelle le taux de sucre contenu dans le sang la glycémie. Elle peut atteindre trois niveaux :
- Hypoglycémie : la glycémie est en dessous de la normale puisqu’elle est inférieure à 0,60 grammes par litre de sang.
- Glycémie normale : à jeun, une glycémie normale se situe entre 0,70 et 1,10 grammes par litre de sang. Après un repas (1h30 après), la glycémie normale est inférieure 1, 40 grammes par litre de sang.
- Hyperglycémie : on parle alors d’hyperglycémie pour décrire un taux de glucose sanguin supérieur à la normale. À jeun, on peut être en situation d’hyperglycémie lorsque notre taux de sucre est supérieur à 1,10 grammes par litre de sang.
Un diabète est avéré lorsque la glycémie (à jeun) est supérieure ou égale à 1.10 grammes par litre de sang, ou bien lorsqu’elle supérieure ou égale à 2 grammes par litre à n’importe quel moment de la journée. Le dosage de la glycémie se fait généralement en laboratoire, par une prise de sang. (2)
Dysfonctionnement de l’équilibre glycémique
Chez les diabétiques, ce système ne fonctionne pas ou alors plus très bien. En effet, le diabète est une maladie chronique qui peut survenir lorsque le pancréas ne peut plus assurer la production de l’insuline en quantité suffisante. Le diabète apparaît également lorsque l’organisme n’arrive plus à se servir de l’insuline pour réguler son taux de sucre aussi appelé glycémie. Or, l’organisme doit conserver un certain équilibre glycémique pour ne pas flancher dans un état diabétique. La résultante de ces deux dysfonctionnements est un taux de sucre élevé dans le sang, une hyperglycémie.
Les trois formes de diabète et les facteurs de risques associés
Le prédiabète
On observe une glycémie élevée mais pas suffisamment encore pour diagnostiquer un diabète. Ce prédiabète doit être considérée comme un signal d’alerte.
Le diabète de type II
C’est le type de diabète le plus courant puisqu’il concerne 85% des personnes diabétiques. Il apparaît à la suite d’un affaiblissement de l’activité du pancréas. Celui-ci continu de produire de l’insuline mais en quantité insuffisante. On parle lors d’insulinopénie. Parfois, ce n’est pas la quantité mais la qualité de la production qui est à l’origine de l’hyperglycémie. On parle alors d’insulinorésistance pour décrire une situation où l’insuline agit mal. La plupart du temps, ces défaillances sont expliquées par des facteurs génétiques et environnementaux. Le surpoids, les déséquilibres alimentaires, le manque d’activité physique ou les maladies (l’hypercholestérolémie, hypertension) sont autant de facteurs à risque.
Le diabète de type I
Moins courant, il touche 10% des personnes diabétiques, particulièrement les jeunes enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Cette forme de diabète est causée par l’absence de production d’insuline. Pour recevoir de l’insuline, la personne diabétique devra donc subir des injections quotidiennes. Cette défaillance en insuline est due au système immunitaire qui détruit les cellules bêta du pancréas. Or ce sont ces cellules qui génèrent de l’insuline. La génétique semble être le facteur primordial de cette déficience. Mais des facteurs environnementaux pourraient entrer en jeu, même s’il n’existe pas de réelles preuves ou constats scientifiques de leur impact.
Le diabète gestationnel
Il touche les femmes enceintes et représente 5% des cas de diabète. Il se déclare chez les femmes qui ont un diabète méconnu mais que la grossesse révèle, ou chez celles qui développent un trouble glucidique au moment de la grossesse. Cette forme de diabète doit faire l’objet d’une consultation médicale rapide car elle constitue un risque important pour la mère et pour le nourrisson.
Des symptômes et des traitements spécifiques
Ces formes de diabète ont des origines différentes. Par conséquent, le mode d’apparition, les symptômes associés et les traitements à adopter sont différents.
Le cas d’un diabète de type 1
Il se manifeste assez tôt dès l’enfance. Il est associé à des symptômes évocateurs et connus : une perte importante de poids, des mictions fréquentes et abondantes, une soif anormale et une fatigue intense (asthénie). Le corps ne fabriquant plus du tout d’insuline, l’unique traitement actuellement est l’apport d’insuline. Elle se fait par l’intermédiaire d’injections ou d’équipements spécifiques tels que des pompes à insuline ou des appareils implantables, destinés à sécréter de l’insuline en continu.
Concernant le diabète de type 2
Il se développe de manière silencieuse sur plusieurs années. Son apparition est ainsi inattendue et brutale dans la mesure où la maladie est généralement asymptomatique (sans symptômes). Elle est souvent découverte au cours d’examen standard (prise de sang) ou en cas de complication. Pour la traiter, des traitements antidiabétiques sous forme de comprimés ou de solutions injectables sont prescrits. Mais leur efficacité dépend fortement du comportement des patients. Le traitement doit être associé à un mode de vie sain caractérisé par une alimentation équilibrée et une activité physique régulière. Pour les patients dont le traitement serait inefficace, le recours à l’insulinothérapie est envisagé. Dans ce dernier cas, le traitement est similaire à celui du diabète de type 1.
Des risques de complications non négligeables
Le diabète peut entraîner des complications qui concernent principalement le cœur et les vaisseaux sanguins. Ils sont les premiers touchés par l’hyperglycémie. Le diabète peut ainsi engendrer des lésions vasculaires qui accroissent le risque d’infarctus du myocarde, d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou encore d’insuffisance rénale. L’institut de la santé et de la recherche médicale (Inserm) rapporte d’ailleurs que le diabète multiplie par trois à cinq le risque d’infarctus du myocarde. En France, en 2006 près de 13 000 diabétiques ont été victimes d’un infarctus. Parmi elles, 9% ont trouvé la mort. (3)
Savoir différencier les sucres pour mieux les utiliser
L’importance des glucides pour l’organisme
Contrairement aux idées reçues, le sucre n’est pas nocif pour l’organisme. Il est même indispensable à son bon fonctionnement dans la mesure où il constitue sa principale source d’énergie. Il doit être consommé de manière régulière et en quantité suffisante. On estime que la consommation de glucides doit être comprise entre 180 et 200 grammes par jour en moyenne. Ils représentent alors 50 à 55% des apports énergétiques journaliers recommandés. Les quantités de glucides consommées sont fonction de l’âge, de la taille, du sexe, du poids et de l’activité physique. (4)
Le choix des glucides à consommer
Si la consommation de glucides est primordiale, il est cependant nécessaire de distinguer deux grandes catégories de sucres aux effets différents sur l’organisme.
- Les glucides simples : il s’agit d’une forme de sucre caractérisée des molécules de petite taille ayant une faible valeur nutritionnelle. L’intérêt des glucides simples réside essentiellement dans son goût sucré et son effet énergisant instantané. Cette forme de glucides regroupe le saccharose (sucre blanc), le fructose (sucre des fruits) et le lactose (sucre laitier).
- Les glucides complexes : ils sont caractérisés par des molécules de grandes tailles ayant une forte valeur nutritionnelle. Ils n’ont pas de goût sucré mais apportent au corps un ensemble de nutriments sains et indispensables. Cette forme de sucre se retrouve dans les aliments tels que le pain, les pâtes, le riz ou encore les céréales. La libération des sucres se fait de manière progressive au fil de la journée. C’est une source d’énergie sur le long terme.
Savoir jauger l’index glycémique des aliments
Néanmoins, la distinction entre glucides simples et glucides complexes ne suffit pas à définir le caractère nocif du sucre. En effet, les glucides vont avoir un impact différent sur la glycémie après leur ingestion. On mesure cet impact à travers l’indice glycémique qui peut varier entre 1 et 100. Un indice glycémique élevé (100) correspond à une libération rapide du sucre sur une courte période. En revanche, un indice glycémique bas est synonyme de libération continue du sucre sur une longue période.
Les diabétiques doivent donc privilégier les aliments à indice glycémique bas. En effet, ces derniers vont permettre de libérer les sucres de manière régulière et d’éviter l’hyperglycémie. Le sang sera moins chargé en glucose.
Généralement les aliments complets, et les produits frais tels que les légumes et les fruits ont des indices glycémiques faibles. En revanche, les produits industriels ou raffinés tels que les bonbons, les sodas, les biscuits ou les plats préparés ont un indice glycémique élevé.
Prudence avec les alternatives sucrées
Les produits light, sans sucres ou à base de Stévia sont tout aussi néfastes pour l’organisme. En effet, ils contiennent des substances chimiques dont l’objectif est de donner un goût sucré. Cependant, le sucre (le vrai) agit sur le cerveau en stimulant la dopamine, une molécule qui véhicule un message de satisfaction et de plaisir. Lorsqu’une personne consomme un produit faussement sucré, le cerveau attend la réaction de la dopamine. Malheureusement celle-ci n’est pas activée par le faux sucre. Le risque est alors de se tourner vers du vrai sucre de façon à compenser ce manque de plaisir. Les quantités sont généralement peu maîtrisées et les personnes consomment davantage de sucre qu’il le faudrait.